
Il faut garder à l’esprit que les capacités de l’enfant intellectuellement précoce :
- ne sont qu’un potentiel qu’il faut s’appliquer à épanouir ;
- ne garantissent pas une réussite visible ;
- peuvent être associées à des difficultés d’apprentissage.
Si, dans l’inconscient collectif, « précocité » rime trop souvent avec « facilité », telle n’est pas la réalité de ces enfants et de leur entourage.
- Un enfant à haut potentiel est avant tout un enfant qui a un fonctionnement intellectuel différent dont les tests de QI mettent en évidence un potentiel hors normes. Cet enfant présente un rythme de développement intellectuel supérieur à la norme définie pour les enfants du même âge.
Mais ses développements affectif, relationnel et psychomoteur sont habituellement plus en rapport avec son âge biologique. Cet écart de rythme de croissance, ou « dyssynchronie », entre les composantes de sa personnalité différencie fortement l’enfant intellectuellement précoce des autres enfants et nécessite des réponses éducatives adaptées. - L’enfant à haut potentiel identifié et reconnu par tous parce qu’en réussite est apparemment sûr de lui, avec un aplomb déconcertant, une logique implacable. Il dispose de capacités de compréhension et d’apprentissage plus rapides que celle des enfants de son âge et par conséquent peut se retrouver en avance sur le plan scolaire. Curieux insatiable, il peut se réfugier dans les livres et s’éloigner ainsi d’un monde qui ne lui ressemble pas… Même identifié, il peut désirer se fondre dans la masse ; timide, solitaire, incompris, il dissimule sa souffrance intérieure et ses immenses capacités. Tout en restant « très bon élève » pendant un certain temps…
- L’enfant à haut potentiel non identifié peut être en échec scolaire, se montrer provocateur ou perturbateur, distrait, brouillon, ne faisant que ce qui l’intéresse. Néanmoins hypersensible, il est de nature anxieuse et commence à présenter des difficultés de comportement et de scolarité. Il peut être curieux, montrer certaines facilités, ce qui déroute les parents et les enseignants qui ne comprennent pas ces paradoxes.
Publication
Claudia JANKECH
à propos de la nécessite de prendre en compte tous les profils HP
Décembre 2016 - Extrait des pages facebook https://www.facebook.com/feuillederouteHPI/
LE HAUT POTENTIEL INTELLECTUEL N'EST NI UNE MALADIE, NI UN TROUBLE, MAIS...
Le haut potentiel intellectuel n'est pas une maladie mais ne protège pas contre les troubles psychiques, ni les troubles de l’apprentissage, ni le TDAH ni les troubles du spectre autistique ! Il peut être associé à tous ces problèmes. Il peut les masquer et vice versa. Un diagnostic précoce est indispensable. Présenter les HPI comme n’ayant pas de problèmes peut aussi induire en erreur. Il serait souhaitable de dire le HPI sans troubles associés, car l'intelligence ne suffit pas pour définir une personne. Il faut comprendre le fonctionnement de chaque individu et ne pas se baser sur des statistiques et/ou des portraits robots. En ignorant les troubles éventuellement associés d'un enfant HPI, nous allons lui demander de réussir au niveau de son intelligence, alors qu’il aura probablement de la peine à utiliser ses compétences.
Le haut potentiel n'est clairement pas la cause des troubles qui peuvent parfois lui être associés.
Les HPI avec des troubles associés sont probablement surreprésentés en consultation, ce qui n'a rien d'étonnant : les parents consultent aussi, et surtout, pour des difficultés, des particularités, etc. Quand on parle de HPI, on ne peut que parler de ceux qu'on connaît ! Et donc les parents et les enseignants associent HPI à ces problèmes.
Comme toutes les personnes hors normes, les HPI sans troubles associés peuvent rencontrer des difficultés lors de leur scolarité, souvent inadaptée à leurs compétences, des difficultés relationnelles dues à l'incompréhension de l'entourage et à un regard négatif. Ils peuvent alors, comme tout un chacun, développer de l’anxiété. Il faut faire la différence entre les troubles anxieux et l’anxiété qui découle de situations inadaptées liées à une incapacité des systèmes scolaires à intégrer les enfants avec des compétences très élevées. Mais il arrive aussi que les enfants HPI, lucides et sensibles, développent une anxiété, notamment au cours de la petite enfance.
L’incompréhension du fonctionnement de l'enfant HPI, très intelligent et souvent sensible, voire très sensible, empathique, est à mon avis la principale cause des expériences néfastes que font les enfants HPI et qui les amènent à développer des troubles psychologiques, très souvent rapidement réversibles si nous prenons les mesures appropriées, parmi lesquelles les aménagements pédagogiques sont, dans la plupart des cas, indispensables.
L'échec scolaire (redoublement ou mauvaise orientation) concerne environ 17 % et il choque car il est inattendu et paradoxal. Il est dû le plus souvent à une scolarité inadaptée mais également aux troubles associés.
Ce n'est donc pas être très intelligent qui prédispose à des troubles psychologiques, mais être très intelligent entraîne un grand décalage à la norme et ouvre la porte à des situations inadaptées qui peuvent faire fortement souffrir les enfants HPI. Il est dès lors indispensable de détecter tant la précocité intellectuelle que les éventuels troubles associés pour mieux l’accompagner dans sa croissance et l’aider à devenir ce qu’il est, un individu dont les compétences et la sensibilité seront une source de richesse pour lui et son entourage.
La souffrance d'un enfant ou adolescent qui comprend avec facilité mais ne peut pas utiliser complètement ses compétences à l’école, et même plus tard, est importante et nous devons tout entreprendre pour l’éviter.
Source :
Publication du 23 décembre 2016 sur la page Facebook HPI – Feuilles de route
Claudia Jankech, psychologue-psychothérapeute FSP
www.jankech.ch

précision
L'auteure précise
aussi qu’elle a enquêté auprès de ses consultants et a remarqué que pour leur éviter l’échec malgré leurs ressources importantes, il est nécessaire de « les remettre en selle » afin de leur permettre de s’y appuyer dessus.
Par ailleurs, elle note qu’il convient de se montrer vigilents, certains enfants HP redoublant et/ou étant mal orientés :
« Des jeunes qui allaient très bien, sans troubles associés, profil homogène, et qui étaient des bons élèves en primaire ont redoublé en secondaire. Des jeunes que je n’avais pas imaginé voir échouer. »
Et de rajouter
Et de rajouter...

Le grand risque :
les laisser dans l'illusion de tout réussir sans efforts et ne pas les remettre en selle au moment voulu. Je parle d'enfants que j'ai connu petits et je revois au fil de leur scolarité. Heureusement 83% s'en sont sortis sans redoubler mais, au vu de leur intelligence, pour 17% c'est du gâchis, ils en souffrent et n'en retirent aucune expérience positive.

Sans pour autant les sur-stimuler, elle conseille:
"Éviter de les mettre sous pression est essentiel mais les instruire de manière adaptée est indispensable. " Elle estime que "les problèmes majeurs sont donc l'inadéquation de la pédagogie, le regard négatif des pairs et l'incompréhension de l'entourage envers leur sensibilité.... leur évolution illustre bien les écueils qu'ils rencontrent sur leur route. Ces inadéquations entraînent de la souffrance et souvent de l'anxiété." "Il ne faut pas idéaliser l'intelligence car ils en souffrent souvent et le vivent comme une pression. Il faut leur éviter dans la mesure du possible ces accidents de parcours. C'est pourquoi je suis de plus en plus convaincue que la détection précoce est nécessaire. "